vendredi 24 août 2012

Le couple est-il regressif?

"Être en couple, c'est ne faire qu'un. Mais lequel?" - Oscar Wilde.

Nous partageons tous une quête commune, la recherche de l'Autre.
Mais cet Autre implique-t-il un couple par défaut?

Quel étrange et fascinant concept qu'est le couple.
Nous sommes tous intrigués et attirés par l'Autre. Cet inconnu, souvent produit de nos fantasmes, que l'on souhaite utiliser à ses propres fins.

Mais à quoi sert donc le couple?
A apprivoiser notre peur de la solitude?
Est-ce le besoin d'être rassuré face à soi-même?
Ou bien un moyen d'exister face aux autres?

Si l'on reprend la définition officielle, un couple est le rassemblement de "deux personnes liées par un sentiment ou un intérêt commun. 
N'est-on pas ici dans un schéma régressif, où l'Homme utilise l'Autre pour se sentir mieux?
Pouvons-nous parler de deux êtres en quête d'une identité commune? De la naissance d'une troisième entité? Ce schéma flirterait avec l'idée d'une perte de soi au profit du couple. Idée qui rejoindrait ainsi la théorie d'Oscar Wilde.

Le couple est incontestablement un point de rencontre entre revanche et affirmation de soi.
Mais aussi un lieu de frustration sans égal.
Être en couple c'est se raconter une histoire.
Il s'agit d'une fabuleuse opportunité d'alimenter nos vies, de se réinventer au quotidien, de se sentir exister à travers l'Autre.
Mais par la-même aussi, un moyen subtil et ingénieux de se fuir et de se mentir à soi-même. 

Être, ou vouloir être, en couple est une véritable problématique en soi.
Si l'on suit cette logique, force est de constater que le couple est voué à l'échec d'entrée de jeu.
Cependant, ces hypothèses ne sont-elles pas au contraire le symptôme que tout va bien? La preuve que l'on souhaite exister et la possibilité de s'affirmer?
Le couple serait alors un moyen, non pas d'utiliser l'Autre pour se sentir mieux. Mais la parfaite occasion de se sentir mieux pour se lier à l'Autre.

"Être en couple, ce n'est faire qu'un" aurait pu dire Oscar sans Wilde.