dimanche 29 mars 2009

"Espoir, es-tu là?"

Vivre n'est pas chose facile.
On s'en rend compte avec les expériences qui se multiplient et les échecs qui se succèdent.
L'une des rares choses qui nous aide à survivre, à nous relever lorsque l'on est épuisé, est l'espoir.
Car même si l'on sait une situation vouée à l'échec, même si la réponse à nos doutes se trouve enfouie en nous, même si l'on sait que l'on ne devrait pas, on espère.
On passe sa vie à espérer.

L'espoir fait parti de nous.
Il est intimement lié à la peur. Il se conjugue avec l'amour. Il n'existe pas sans la vie.
Une peur sans espoir,
un amour sans espoir,
une vie sans espoir,
et c'est un être qui se meurt.

L'espoir est propre à l'homme. Il est une défense naturelle.
C'est pourquoi, même si quelque chose semble voué à l'échec, que l'on sait au fond de nous que l'on fonce droit dans le mur, on persiste à espérer. Pour se défendre, pour survivre, pour aller de l'avant.
Le seul danger à trop espérer est de devenir fou.
La tentation est grande, la frontière courte, le danger immense...

Et Pourtant j'espère, encore et sans cesse.
J'espère et je survis.

mercredi 25 mars 2009

Sur un malentendu...Chapitre 4

4- Le Malentendu embarrassé.

Vous avez tous entendu parler de ces histoires qui commencent par "il était une fois" et qui se terminent par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". A un détail près ma vie allait transformer ces quelques phrases dignes d'un compte de fée en une véritable réalité.
C'était sans compter sur le souci du détail. Et c'est fou comme les détails ont leur importance!
Pas de princesse à l'haleine fraiche, pas de prince charmant à l'œil pétillant sur son cheval blanc, pas de sorcière aux alentours pour créer suspense et rebondissements... Rien de tout ça. Mais plutôt une potiche qui pense pourvoir un jour commencer son histoire par "il était une fois" face à un fantasme ambulant totalement inaccessible et hors de sa portée. Mais ça, elle ne le savait pas encore.

"Il était une fois" une jeune fille très naïve. On ne pouvait pas dire grand chose d'elle vu qu'elle était invisible alors quand on demandait on disait "elle est gentille". La gentille jeune fille très naïve bossait.....au rayon boucherie d'une très grande chaîne de supermarchés spécialisés dans la vente de viande rouge ( mieux vaut couvrir ses arrières pour ne pas qu'on l'a reconnaisse).

Alors que ses journées se ressemblaient, la jeune fille gentille très naïve adorait la compagnie des clients, tous aussi friands de viande bovine et des conseils de la jeune fille gentille et naïve. Jusqu'au jour où la routine fut rompue par l'arrivée du prince charmant aux dents blanches et au regard pétillant. La jeune fille gentille et naïve fut immédiatement sous le charme mais n'osait l'avouer à son client carnivore préféré. Quelle malédiction avait-on donc jeté sur cette pauvre jeune fille naïve...

Cependant, ses collègues et amis décidèrent de prendre les choses en main pour tenter de lever le sort. C'est ainsi qu'ils réussirent à subtiliser quelques informations comme le numéro de portable du prince charmant. Et plus encore, celui-ci avoua avoir un petit faible pour la jeune fille qui lui servait sa double ration de viande hebdomadaire. Bingo!

Après quelques sms échangés à l'aveuglette, les deux protagonistes principaux décidèrent qu'il était temps de se rencontrer et de se reconnaître comme âmes soeurs autour d'une pinte de bière. RDV fixé par texto, l'heure du verdict sonnera place d'Odéon, lundi 28 Juillet 2008 à 20h.

L'heure du verdict a peut-être même sonné un peu trop fort lorsque au moment fatidique, le fantasme ambulant de la jeune fille gentille mais une fois de plus un peu trop naïve perdit toutes bubulles de son regard pétillant en voyant s'approcher celle qui de tout évidence n'était pas sa princesse. On pouvait palper la gêne de notre enfoiré fantasmagorique ambulant tant son embarras était grand. Il avait dû y avoir confusion puisque sa princesse généreuse en ration de viande crue n'était autre qu'une autre collègue aux mêmes trait phyiques, version plus jolie et moins pathétique.

Le prince charmant qui n'était de toute évidence pas du tout un prince mais plutôt un enfoiré pas gentleman pour deux sous réussit à échapper des griffes de la jeune fille un peu nunuche sur les bords en prétextant un imprévu de dernière minute.

"Il était une fois" une jeune fille gentille et naïve qui avait une collègue qui coucha avec son fantasme ambulant. La jeune fille resta seule et pathétique à vie et finit dévorée par ses 3chiens et 5chats à qui elle avait accordé tout son amour.

En d'autres termes, les comtes de fée c'est de la merde!

lundi 23 mars 2009

Sur un malentendu...Chapitre 3

3- Le Malentendu Lesbien.

En m'inscrivant au club de gym je ne pensais pas qu'un épisode bouleversant allait marquer un tournant dans l'histoire de ma courte vie.

Certains soignent leur pudeur physique via des histoires sans lendemain, pour ma part j'ai choisi ma salle de sport...ou plutôt ses vestiaires.
C'est ce qu'on appelle l'effet "double en un": 1 séance de sécrétion d'endorphine suivie d'1 petite session d'exhibition corporelle thérapeutique.
Après tout, quoi de plus recommandé que de combattre le mal par le mal?

Concrètement ça donne séance de cris de douleurs poussés sur les tapis roulants et autres machines de torture. Celle-ci complétée par une séance d'humiliation dans les vestiaires. Cela se manifeste très simplement par des femmes, toutes aussi belles et fraiches les unes que les autres, te dévisageant, toi et ton corps qui vous remettez tout juste au sport après 3524 McDos. Les regards sont lourds et accusateurs comme si tu n'avais pas ta place ici. Mais votre corps confirme "Si si j'ai ma place. Mon corps boudiné et mon visage en sueur le prouvent...parce que je le vaux bien"!
Bizarrement, une fois le cap de la première séance passé, ces petites séances aident à se débarrasser de tout complexe...

Cela relèverait presque de l'expérience scientifique: dépasser ses propres limites via un stockage d'endorphine exagéré qui vous ferait presque prendre pour le maître du monde. Résultat garantie! C'est comme se retrouver bourrée sur une plage de nudistes: on en arrive à dépasser les limites fixées par la morale et l'éthique.

En revanche, ça se complique légèrement lorsque le jour d'une de mes exhibitions hebdomadaires thérapeutiques je tombe nez à nez, ou plutôt sein à sein, avec une cliente du boulot aux tendances lesbiennes confirmées.

Avec une imagination un peu plus détraquée on aurait pu trouver des scenarios pour renflouer les caisses des films pour adultes. Et pourtant, malgré toute mon imagination possible et mes réserves d'endorphines aussi grosses que mon ego, dans un moment pareil c'est plus fort que vous, la seule chose qui vous passe par la tête est: "je suis nue, d'accord, mais dois-je tout de même lui serrer la main?".

Grand moment de solitude. No comment.

Sur un malentendu...Chapitre 2

2- Le Malentendu Militaire.

Tout avait pourtant bien débuté.
Fière de moi, je maitrisais parfaitement la situation.
Je me retrouvais en tête à tête avec le stagiaire en anglais le plus inaccessible de toute la boîte pour un rdv pédagogique des plus sérieux.
Bon on ne peut pas dire que je sois à ce moment là en face du plus assidu des stagiaires! Mais le côté "je suis militaire, beau gosse qui sort toujours avec son uniforme et ses dents aussi blanches que ses chaussettes lavées avec Ariel" compense assez bien cette légère faille.

Après un parcours sans faute en terme de professionnalisme, me donnant en spectacle devant mon beau militaire, je décide de mettre la barre encore plus haut. Il est temps de paraître intelligente.

Quand on n'a pas un physique facile on apprend assez vite à contourner l'itinéraire classique. "Si tu ne peux pas prendre l'autoroute, tu prendras la nationale" disait le vieux sage! Prendre la nationale...C'est dans mes cordes!

Me voilà lancée. J'articule telle l'actrice récitant les monologues du vagin!
Je tourne mes phrases telles des figures acrobatiques inespérées: triple axel, double salto boucle piqué arrière....
Je me lance dans l'emploi de mots que je n'aurais auparavant jamais osé placer dans une phrase. Des "manichéens", "péremptoire", "valétudinaire" et autres gaudrioles en veux-tu en voilà!
Je me risque même à l'improvisation pour épater mon bel étalon qui semble à deux doigts d'être conquis.
Mais à vouloir rouler trop vite lorsqu'on a peu d'entrainement et avec une 2CV pour véhicule, même sur une départementale, c'est le carambolage.

Concrètement ça donne une Virginie tellement emballée par ces prouesses qu'elle dérape en faisant l'usage de mots tels que "fructable", "illusionnoire", "synchromitant" et autres conneries en veux-tu en voilà qui n'existent dans aucun dictionnaire connu sur la planète Terre!
C'était sans compter sur mon beau stagiaire pour, qui plus est, me le faire remarquer!

Moralité de l'histoire, si tu ne peux pas faire la belle, ne fais pas l'intello pour autant!
Au moins si tu te tais, tu as encore une chance, on pourra toujours imaginer que t'es pas conne. Alors que si tu l'ouvres...Tu es perdue!

samedi 21 mars 2009

Sur un malentendu...Chapitre 1

1- Le Malentendu Coiffeur.

Au départ, mon égo a pris la grosse tête.
Baptiste, coiffeur et fantasme le plus hot du tout Paris et qui plus est, hétéro, autrement dit LE symbole masculin d'une espèce en voie de disparition, vient de me donner à moi, potiche sans aucune allure aux cheveux crades, c'est-à-dire THE symbole féminin d'une espèce en voie de développement.....son numéro de téléphone!!!!!!

Ah! Toutes ces années d'entrainement à écouter les histoires des autres aussi intéressantes qu'un rat mort aux abords du métro parisien auront payé!!! 30min à hocher la tête aux idées pseudo révolutionnaires sur l'astrologie narrées par mon dieu de la chevelure pendant un shampoing-coupe-brushing et je décroche un numéro aussi hot que son propriétaire.
Fastoche, je sens mon égo prendre quelques kilos.

Un coup de fil et 2h d'écoute supplémentaires plus tard et c'est un rencard que je subtilise, ni vu ni connu.
Mon égo n'en peut plus, je suis la meilleure.

C'était sans compter sur le petit malentendu qui fait déraper le rancard lorsque 3h après une soirée qui se déroule sans accrochage, mon rencard m'appelle Caroline!
4 secondes. C'est le temps qu'il a fallu à l'information pour partir de mes pieds, arriver tant bien que mal au cerveau, en faire le tour, trouver la bonne case, être analysée et réaliser enfin l'inconcevable... Mon rencard hot hétéro fantasmagorique de Paris, symbole aussi recherché que le penis d'un escargot, ne connaît même pas mon prénom!!!!
La loose.
Je ne suis pas spécialement fan de Virginie mais tant qu'à faire j'aimerais autant qu'on se rappelle de ces quelques lettres!

Je ne sais pas ce qui est le plus déprimant. Le fait que mon usurpateur d'identité se soit trompé de prénom ou le fait que durant les 3h qui ont suivi je n'ai pas osé rectifier l'énorme erreur pour tenter d'arriver à mes fins...

Je lance un avis de recherche: "JF, 27a, cherche égo déprimé et anorexique qui a pris la fuite".

dimanche 1 mars 2009

Quand le mensonge triomphe

Il paraît que les meilleures relations sont basées sur le mensonge et la tromperie.
Ne me demandez pas d'où je tiens mes sources, il me serait difficile de vous répondre.
A l'écoute de cette phrase, les réactions attendues sont toutes sauf celles d'être d'accord.
A y regarder de plus près pourtant tout ça semble plutôt censé.
Au final dire la vérité sans cesse est plutôt épuisant, surtout pour celui qui l'entend.

"les meilleures relations sont basées sur le mensonge et la tromperie"
Interrogeons-nous plutôt à savoir pourquoi nous tenons tant à entendre la vérité et ne pas subir le mensonge?
N'est-ce pas dans un souci de tout contrôler, tout gérer, ne rien laisser échapper?
N'est-ce pas une façon d'enlever toute liberté à l'autre?
N'est-ce pas aussi le seul moyen que nous ayons réellement pour se décharger des situations les plus ingérables? J'entends par là dire la vérité au nom d'une culpabilité insurmontable et non au nom d'une honnêteté supposée être la base de la confiance dans toute relation.

J'ai été la complice d'un mensonge impossible à couvrir plus longtemps. J'ai donc pu voir par moi-même de quelle façon certaines personnes, ne pouvant plus gérer le mensonge, se déchargent sur Autrui à qui l'on a si longuement menti. Une manière de se déculpabiliser. C'est comme si ces personnes voulaient se décharger d'un peu du poids qu'elles portent depuis trop longtemps.
C'est une sorte de passage du relai:
"J'ai fait une part du trajet avec le bâton chargé de cette vérité pesante telle une bombe à retardement. Aujourd'hui je décide délibérément de te passer le relai. Je me décharge de ce poids. Je te laisse gérer son explosion. J'ai fait mon bout de chemin, les directions futures n'appartiennent plus qu'à moi, à deux ce sera plus facile"...
Si l'on suit cette logique, alors nous pouvons presque croire que la vérité est égoïste et non saine comme on veut nous le faire entendre.

"les meilleures relations sont basées sur le mensonge et la tromperie"
A l'inverse, certains vous diront qu'il vaut parfois mieux mentir dans le seul but de protéger l'Autre. Je ne suis pas pour ce genre de phrase toute faite qui souvent cachent la lâcheté d'un être face au récit de la vérité.
Cependant, il faut l'admettre, cacher la vérité peut parfois traduire un souci de l'Autre voire même être le témoignage d'une grande sagesse.
Prenez les enfants pour exemple. Ceux-ci sont souvent tentés de mentir pour éviter une peine à l'Autre ou à l'inverse pour blesser délibérément. Dans les deux cas on se retrouve dans un contexte de manipulation souvent associé à la notion même de mensonge.

J'ai moi-même été un jour confrontée au mensonge délibéré. Et je reste aujourd'hui encore persuadée, sous mes airs de lâche qui n'ose avouer, qu'une vérité peut faire plus de ravages qu'un mensonge. Dans ce cas, malgré l'incontestable apriori que la vérité l'emporte sur le mensonge, que le bon-supposé sain-triomphe sur le mal, on choisit d'aller à contre courant. Et de tenter de vivre avec, malgré les risques chargés de conséquences que cela implique.

Entre mensonges par omissions et mensonges manipulatoires, on est de toute évidence confronté un jour à un choix: mentir ou divulguer.
Mais l'on est à cet instant en droit de subjectivement se demander si oui ou non le mensonge peut être générateur de la base saine d'une relation...au même titre que l'honnêteté.