vendredi 27 février 2009

J'ai peur

Nous avons tous nos propres angoisses.
Nos propres démons intérieurs qui parfois décident de se réveiller sans préavis.
Nous avons tous notre propre façon de voir, comprendre et gérer nos peurs.
Mais pour les peurs non maitrisables, qu'en est-il de notre sort?
Sommes-nous voué tôt ou tard à l'échec faute d'anesthésiant pour angoisse?

Avoir peur est une des règles de vie que l'on a accepté...en acceptant la vie.
Mes peurs sont nombreuses.
Certaines sont passagères, légères, explicables, presque banales.

La Mort, la Solitude et l'Impuissance forment le triangle de mes grandes interrogations existentielles.
Je danse pourtant souvent à tour de rôle avec chacune d'entre elles. Et ces instants sont plus que jamais jubilatoires. A vrai dire lorsque deux d'entre elles se mélangent, mes sens sont en éveil, mon esprit rêveur et voyageur.
Mais je sais que le jour où ces trois angoisses se conjugueront ensemble au présent, je connaîtrai la véritable peur. Une peur sans espoir.

Mes autres peurs ne passent pas avec le temps. Elles sont moins légères. Incompréhensibles à ce jour. Propres à moi-même.

Pas un jour ne se passe sans cette lourde et pesante peur.
La plus effrayante et incontrôlable de mes peurs... Peur de ces quelques secondes de conscience qui précèdent la mort.
Avez-vous déjà partagé cette angoisse?
Comme il est dur de consommer chaque minute d'une journée avec cette angoisse suspendue à son horloge interne

Certains disent que la peur, l'angoisse et l'inconnu sont liés par un rapport de cause à effet.
Mais l'inconnu ne nous aide-t-il pas justement à aller de l'avant?
Je m'interroge alors... Peur: moteur ou frein ?

Dans ces moments de craintes, maltraitée par mes démons et appelant à l'aide, seuls quelques mots peuvent m'apaiser.
Quelques mots, simples mais non dénués de sens, murmurés par l'ombre de l'ange venu me protéger... "Tout ira bien".

De ces mots je rêve constamment.
Pourtant ces mots manquent.
J'attends mon Ange, en vain.
Mon Ange semble en retard...
Ce soir encore, mon Ange ne viendra pas.

mercredi 11 février 2009

Comment passer une journée de merde en quelques leçons

En allant me coucher vendredi soir je ne savais pas encore que mon week end était en phase de tourner foireux!

Tout commença lorsque à 4h27 ma voisine décida, dans un élan de générosité, de me faire partager son orgasme.
Il faut savoir que je n'ai jamais rencontré mes voisins, c'est la particularité d'une ville comme Paris mélangé à une époque moderne et nombriliste. Je ne sais pas qui ils sont, ce à quoi ils ressemblent, ce qu'ils font dans la vie de manière générale, de leur journée de manière spécifique...
Je ne suis affirmative que sur deux choses. La première c'est qu'ils ont l'électricité et qu'ils s'en servent pour éclairer leur salon et leur cuisine en service continu; la seconde, celle qui a éveillé une frustration encore inconnue en moi, est qu'ils ne sont pas pudiques lorsqu'il s'agit de partager leur façon de rentabiliser leur nuit sous la couette.
Je ne sais pas qui ils sont mais croyez-moi, dans ces moments-là, vous avez vraiment envie de rencontrer et voir à quoi ressemble le mec capable de faire hurler une femme de la sorte.

4h28. C'est l'heure qui s'affiche sur mon portable. C'est l'heure où je réalise que les 4verres absorbés la veille ont fait leur petit bout de chemin et plus de dégats que prévu...
Demain a des ordeurs de gueule de bois mais cette nuit a décidé de m'en servir un avant-gout...Après tout pourquoi attendre et se priver d'un tel plaisir.

7h58. On est samedi, je me suis couchée il y a seulement 4h30 mais mon horloge interne a décidé que j'allais passer une sale journée en ordonnant à mes yeux de s'ouvrir et à ce qu'il reste de mon cerveau de se mettre en mode marche.
Impossible de me rendormir je décide de me lever, tant bien que mal. C'est titubante sur mes restes d'alcool que je réussis à me convaincre qu'il n'y a vraiment aucune raison pour que ma journée ne se déroule pas bien. C'était être naïvement optimiste.

8h33. Au point culminant de ma forme et après 35min de lutte acharnée contre mon maquillage de la veille littéralement collé sur mon visage, et ayant légèrement immigré sur mes bras et mon t-shirt, je découvre l'innacceptable... Je n'ai pas de quoi petit-déjeuner! Je me revois la veille à tronquer mes courses glamours du vendredi soir contre 4 verres qui me meneront droit à la débauche. Le comble de cette histoire est lorsque je vois sous mon nez au même moment les provisions pour 2 mois de ma coloc que je ne peux même pas toucher!!
Mon regard finit alors par se poser sur 2batonnets de surimi qui se batent en duel dans mon frigo...Et bien croyez-le ou non mais l'idée de leur donner mon estomas pour ring m'a traversé l'esprit...avant de finalement vomir.

13h30. Etape cruciale en ce milieu de journée. Après m'être lancée telle une tornade dans le nettoyage, l'ordre et l'organisation de mon appart, je me retrouve face au constat qui va marquer un tournant dans l'épanouissement de ma vie personnelle: je ressemble à ma mère!
Je me revois ado sainement perturbée faisant la guerre à une mère imposant le samedi comme le grand jour de la révolution française version propreté psychofrigide. Après tant de batailles menées, quoique rarement gagnées, je dois l'avouer, je me suis rangée dans le camp de l'ennemi!

14h30. Je décide de me laver de toutes mes déceptions d'une journée qui a mal commencé par une bonne douche. C'était sans compter sur la rupture de stock du shampoing...

15h30. J'arrive chez l'esthéticienne pour mon épilation maillot. Moment de réelle torture pour certaines. Moment de détente pour ma part où je profite d'une ésthéticienne bavarde pour faire la sourde et mettre de l'ordre dans mes idées. Dans mon jour de chance ultime je tombe sur une stagiaire qui a décidé de tester toutes les bêtises possibles sur mon maillot en me faisant parler plus que permis en guise de détournement d'attention.

3brûlures et 1 maillot raté à faire fuir n'importe quel homme sensé plus tard, je pars me consoler auprès de ma super copine Gertrude. Gertrude qui, lors d'une journée ordinnaire aurait été d'un ennuie à faire sombrer dans le coma un enfant hyperactif, n'a évidemment pas assuré ce jour-là. La dite Gertrude avait trouvé un copain la veille et avait donc décidé de me faire partager son bonheur récent à date de péremption précoce dans les moindre détails. C'est fou comme une femme peut être bavarde et rentrer dans les moindres détails pour des choses totalement inintéressantes.

19h02 et après avoir redécouvert l'art de la séduction façon mec bourré en boîte et fille au surplus d'hormones sous le charme, je repasse par chez moi vomir cet excès de romance à 2francs 6sous. 20h00, je me prépare enfin pour ce qui devait être THE soirée teuf mega party time jusqu'à l'aube avec tous mes potes.

22h00. Je réalise que tous mes potes fonctionnenet en binome. Un gars, Une fille en version réelle et moins comique...surtout pour moi.

00h50. Je réalise que pour mes amis en couple, "jusqu'à l'aube" égal minuit passé de 1min. Après avoir régurgiter une 3e fois et alors que mes amis fatigués se préparent à rebrousser chemin, je me convainc que nos sommes en quelques sorte un nouveau jour et qu'il me faut le célébrer comme il se doit.

3h30. Je réalise que je suis seule au milieu du seul couple resté par pitié.

4h00. Je rentre, titubante de cette soirée et des restes de la veille. Et Pourtant, en me couchant et alors que ma voisine semble à peine commencer à célébrer sa nuit comme il se doit, je me surprend à penser que cette journée "valait la peine" d'être vécue.

4h33. Cette expression a, à partir de ce jour, pris tout son sens.

I'm just a little girl

Pour chacun arrive un jour la réflexion sur ce qu'est devenue notre vie.
On tourne alors la tête et regardant au dessus de son épaule on cherche du regard tant bien que mal à retracer le chemin que l'on a parcouru...
Le temps est arrivé de faire un point sur le présent et de marquer le passé.
Le jour est arrivé d'arrêter le temps et de faire un bilan.

La réflexion est large.
Tout y passe.
Que suis-je devenue?
Suis-je heureuse?
Ma vie se rapproche-t-elle de celle dont je rêvais?
Autant de questions que de non réponses.
Et si vous tenter de répondre avec le peu d'objectivité qu'il vous reste, vous risquez fort bien d'être déçue par vous-même...

Rares sont les personnes qui peuvent s'avouer "ma vie est celle dont j'ai toujours rêvé". Et pour tout vous dire, ces rares personnes, je ne les envie pas. Car comment peut-on prétendre frôler la perfection et le bonheur absolu lorsque notre vie ressemble au détail près à ce qu'on avait imaginé en période de pré adolescence? Quel massacre.
Heureusement à 15, 25, 35 ou 45 ans nos ambitions, rêves et désirs ne se ressemblent pas.
Heureusement l'idée que l'on se fait de sa vie évolue.

Je m'interroge alors: comment peut-on faire son propre bilan, si nécessaire soit-il, lorsque la subjectivité ultime prime?
Mon secret: tournez la tête, regardez par dessus votre épaule et cherchez du regard, non pas le chemin que vous avez parcouru, mais la petite fille, le petit garçon que vous étiez...
J'aime à me demander: "la petite fille que j'étais, en m'observant aujourd'hui, serait-elle fière de celle que je suis devenue?".
Et lui demandez: "suis-je restée fidèle à moi-même et à mes rêves?".

Si la réponse à ces deux questions est oui, alors vous pouvez oser prétendre frôler le bonheur...
Car au fond, nous ne sommes que des grands enfants qui tentent inlassablement de réaliser leur rêve au fil des générations que nous traversons.