dimanche 1 mars 2009

Quand le mensonge triomphe

Il paraît que les meilleures relations sont basées sur le mensonge et la tromperie.
Ne me demandez pas d'où je tiens mes sources, il me serait difficile de vous répondre.
A l'écoute de cette phrase, les réactions attendues sont toutes sauf celles d'être d'accord.
A y regarder de plus près pourtant tout ça semble plutôt censé.
Au final dire la vérité sans cesse est plutôt épuisant, surtout pour celui qui l'entend.

"les meilleures relations sont basées sur le mensonge et la tromperie"
Interrogeons-nous plutôt à savoir pourquoi nous tenons tant à entendre la vérité et ne pas subir le mensonge?
N'est-ce pas dans un souci de tout contrôler, tout gérer, ne rien laisser échapper?
N'est-ce pas une façon d'enlever toute liberté à l'autre?
N'est-ce pas aussi le seul moyen que nous ayons réellement pour se décharger des situations les plus ingérables? J'entends par là dire la vérité au nom d'une culpabilité insurmontable et non au nom d'une honnêteté supposée être la base de la confiance dans toute relation.

J'ai été la complice d'un mensonge impossible à couvrir plus longtemps. J'ai donc pu voir par moi-même de quelle façon certaines personnes, ne pouvant plus gérer le mensonge, se déchargent sur Autrui à qui l'on a si longuement menti. Une manière de se déculpabiliser. C'est comme si ces personnes voulaient se décharger d'un peu du poids qu'elles portent depuis trop longtemps.
C'est une sorte de passage du relai:
"J'ai fait une part du trajet avec le bâton chargé de cette vérité pesante telle une bombe à retardement. Aujourd'hui je décide délibérément de te passer le relai. Je me décharge de ce poids. Je te laisse gérer son explosion. J'ai fait mon bout de chemin, les directions futures n'appartiennent plus qu'à moi, à deux ce sera plus facile"...
Si l'on suit cette logique, alors nous pouvons presque croire que la vérité est égoïste et non saine comme on veut nous le faire entendre.

"les meilleures relations sont basées sur le mensonge et la tromperie"
A l'inverse, certains vous diront qu'il vaut parfois mieux mentir dans le seul but de protéger l'Autre. Je ne suis pas pour ce genre de phrase toute faite qui souvent cachent la lâcheté d'un être face au récit de la vérité.
Cependant, il faut l'admettre, cacher la vérité peut parfois traduire un souci de l'Autre voire même être le témoignage d'une grande sagesse.
Prenez les enfants pour exemple. Ceux-ci sont souvent tentés de mentir pour éviter une peine à l'Autre ou à l'inverse pour blesser délibérément. Dans les deux cas on se retrouve dans un contexte de manipulation souvent associé à la notion même de mensonge.

J'ai moi-même été un jour confrontée au mensonge délibéré. Et je reste aujourd'hui encore persuadée, sous mes airs de lâche qui n'ose avouer, qu'une vérité peut faire plus de ravages qu'un mensonge. Dans ce cas, malgré l'incontestable apriori que la vérité l'emporte sur le mensonge, que le bon-supposé sain-triomphe sur le mal, on choisit d'aller à contre courant. Et de tenter de vivre avec, malgré les risques chargés de conséquences que cela implique.

Entre mensonges par omissions et mensonges manipulatoires, on est de toute évidence confronté un jour à un choix: mentir ou divulguer.
Mais l'on est à cet instant en droit de subjectivement se demander si oui ou non le mensonge peut être générateur de la base saine d'une relation...au même titre que l'honnêteté.

Aucun commentaire: